Michel Maireville
« Eté 1974, afin de me payer une moto dont je rêvais depuis longtemps, mes parents m’avaient demandé de « faire les vendanges » afin de participer à son achat. Le premier jour se passait tant bien que mal, avec un patron autoritaire et grossier, que j’avais beaucoup de mal à supporter. Le lendemain, peu enclin à le supporter encore, j’étais plutôt tendu à l’entendre vociférer dans les rangées après tout le monde, rapidement, ma patience atteint ses limites et il prit le panier de vendange sur la tête et me voilà parti sans être payé, bien entendu, et me demandant bien comment j’allais pouvoir raconter ça à mes parents.
Rabastens, village de 5000 habitants, était appelé à cette époque « la cité du meuble », il y avait en effet plusieurs usines et artisans ébénistes, et trouver un emploi à cette époque n’était que formalité. La chance ce jour là, après mes « déboires viticoles », a voulu qu’en rentrant chez moi je passe devant l’une d’elles. Après avoir demandé à rencontrer le patron, qui n’était autre que le père d’une amie d’école, celui-ci me fit visiter les différents ateliers, débit, ébénisterie, vernissage, montage, sculpture…….. c’est à cet instant, qu’il me parut évident que c’était ce que je voulais faire, je voulais être sculpteur !
Après quelques années de pratique, la vie m’a orienté différemment et j’ai pratiqué différents métiers, allant de représentant à fonctionnaire pour finir commerçant. Bien qu’ayant une certaine aisance, je finissais mes journées avec un manque, l’impression pesante de ne rien « créer », le besoin de faire des choses de mes mains. Arrivé à la cinquantaine, le changement de vie à été total, pour ne me consacrer désormais qu’à cette passion! »